La 63ème édition de l’Olympiade Internationale de Mathématiques se déroule à Oslo en Norvège !
Cette année, l’équipe de France est constituée d’Anatole Bouton, Mano Étilé, Oscar Fischler, Alec le Helloco, Georges Tézé et Matthieu Vogel. Elle est encadrée par Vincent Jugé (chef d’équipe) et Martin Rakovsky (chef d’équipe adjoint).
Bonne performance de la France à l’Olympiade Internationale, avec trois médailles d’argent, deux médailles de bronze et une mention honorable, avec une 32ème place au classement par équipe !
Le site officiel de la compétition se trouve ici.
Samedi 9 Juillet : Arrivée fracassante d’une équipe de choc
Je suis ravi et ému de pouvoir dire que, après deux éditions d’OIM passées à distance, ce compte-rendu est écrit depuis Oslo, et non Paris.
Il est 7h20 lorsque je retrouve Anatole et Matthieu sur le quai du RER B. Nous sommes progressivement rejoints par Georges et Oscar et personne n’est étonné de voir que Mano arrive avec un peu de retard.
Toutefois, Mano saura se racheter par la suite, puisque dans les méandres du gigantesque terminal 2 de l’aéroport de Charles de Gaulle, Mano parvient à nous trouver par deux fois des raccourcis et à nous faire gagner un temps précieux : “Martin, t’as vu, les gens font la queue jusqu’ici, alors qu’on peut rentrer par l’autre côté où il y a personne”. Voir Mano se rendre utile m’apporte un peu de réconfort, entre les pincettes d’Anatole pour attirer mon attention et les questions de Georges très à propos à des moments clés comme lors du passage de la sécurité : “est-ce qu’on peut pomper du pétrole en Norvège et le ramener en France avec nous ?”.
Une fois toutes les formalités passées, nous attendons (presque) sagement l’embarquement à l’aéroport. Le moment idéal pour prendre une photo des membres de l’équipe de France, habillés avec leur polo d’équipe :
Je vais en profiter pour les présenter comme il se doit :
-Tout à gauche, en classe de première, il a déjà fait la BXMO, la JBMO, l’OFM, avec quelques médailles à la clé, celui qui est à son équipe ce que Atchoum est aux sept nains, voici Georges Tézé.
-À sa droite, en classe de seconde, il a déjà 3 JBMO à son actif (avec 2 médailles d’or), le Kilian Mbappé des maths, Anatole Bouton.
-Au milieu, en classe de terminale, avec une médaille au RMM en 2021, sage comme une image, Matthieu Vogel.
-À sa droite, en classe de terminale, notre ancien participant à l’OIM 2021, Mano Étilé. Sa passion ? Dévorer les problèmes de maths et des recettes sucrées-salées de sa propre composition.
-Et tout à droite, en classe de seconde, il fait des maths, il fait de l’info, il fait des échecs, Oscar Fischler.
Le dernier élément de cette équipe, Alec Le Helloco, qui est un véritable vétéran de cette compétition, avec deux médailles d’argent aux deux dernières OIM, nous rejoindra dans la soirée et nous viendra du Portugal, où il représente la France à un championnat de course d’orientation (un esprit sain dans un corps sain).
Comme vous le voyez, cette équipe ne manque pas d’expérience en matière de compétition. Nos trois terminales ont d’ailleurs brillé au concours général, avec un premier prix pour Alec en maths (et en physique), un deuxième prix pour Matthieu et un premier accessit pour Mano. Du côté des plus jeunes, Anatole et Oscar ont pu avoir un petit échauffement en participant à la JBMO 2022, à laquelle Oscar a obtenu une médaille d’argent et Anatole une médaille d’or (avec un score parfait s’il vous plaît). Et comment ces brillants esprits vont-ils occuper leur temps d’attente pour embarquer dans l’avion ? En jouant à “chicken run” sur leur téléphone…
Nous rencontrons également l’équipe du Vietnam, et nous ne perdons pas une occasion de prendre quelques photos d’équipes supplémentaires.
Un intrus me direz-vous ? Tout à gauche, dans un pull rouge, vous pouvez apercevoir Justin, ancien participant à l’OIM pour la France qui était à l’aéroport car il partait… représenter la France aux Olympiades Internationales de Physique. L’occasion d’une nouvelle photo avec l’équipe des physiciens.
Le vol se passe sans encombre, si ce n’est que Matthieu déplore l’absence de hublot et qu’Oscar et moi, assis à côté de la sortie de secours, nous demandons avec amusement comment on est arrivé à ce que le sort de tous les passagers de cet avion dépende de nous deux en cas de problèmes.
Une fois nos bagages récupérés, nous prenons un déjeuner à l’un des commerces de l’aéroport, et c’est comme si chacun s’était lancé le défi de manger le plat le plus gras possible. Face à l’extrême violence de cette scène de déjeuner, je vous propose une nouvelle photo consacrée à nos élèves :
On monte alors dans le bus en direction de l’hôtel.
Là-bas, nous rencontrons notre guide, Guillaume, qui nous explique le programme de la semaine et nous emmène visiter la ville :
Le long de l’hôtel de ville, on trouve des sculptures en bois relatant certaines parties de la mythologie nordique… si Anatole veut bien me laisser prendre une photo.
Au moment de rentrer nous croisons l’équipe belge. C’est le moment où je décide de laisser à l’équipe un peu de liberté pour la soirée, même si les élèves m’ont en fait indiqué qu’ils allaient se coucher tôt, pour se caler sur un bon rythme de sommeil, car le matin des épreuves, ils devront se lever à 6h (et moi aussi…). Pendant qu’ils retrouvent Alec et rencontrent les membres des autres délégations, je m’en vais faire une petite balade avec mes homologues belge et autrichiens.
Dimanche 10 Juillet : Cérémonie d’ouverture
Petit-déjeuner à 8h15 ce matin. Je retrouve Guillaume, Matthieu, Georges et Alec. Inutile de préciser qu’Anatole, Oscar et Mano sont plus en retard que moi. Tout le monde profite au maximum du magnifique buffet à volonté qui nous est offert. Mano déplore l’absence de challenger pour manger le plus de viennoiseries avec lui. Les élèves me racontent alors leurs aventures de la veille, et toutes les équipes qu’ils ont rencontrées : la Belgique, le Ghana, la Lituanie, le Luxembourg, le Paraguay, la République Dominicaine, la République Tchèque, Taiwan, l’Ukraine, les USA et le Vietnam.
Quelques discussions autour de nos lemmes préférés en géométrie, de l’intérêt tant contesté de tracer des figures exactes en géométrie, puis Mano décide de prendre les choses en main et d’aborder un sujet sérieux : va-t-on à la plage ce matin ?
Le temps d’enfiler un maillot de bain puis d’attendre les locataires de la chambre 341, et nous voilà partis. Nous sommes rejoints par Victor, de l’équipe du Luxembourg, désireux de se baigner aussi.
On passe devant l’Opéra d’Oslo, qui donne une vue imprenable sur la ville d’Oslo et ses alentours.
Mano et son camarade luxembourgeois sont les premiers à rentrer dans l’eau, et tous les deux s’amusent sur un plongeoir situé au milieu de l’eau. Anatole, Georges et Matthieu sont déjà plus frileux, mais finissent par se lancer. Je ne résiste pas à l’envie de piquer une tête moi aussi. Oscar, d’abord hésitant, finit par nous rejoindre également. Enfin, Alec, qui était parti pour un footing matinal, vient compléter l’équipe. Je réalise alors mon erreur, puisque je suis tout seul contre les six élèves et que je n’ai pas pied. Anatole ne tarde pas à le comprendre lui aussi, et Georges et lui me lancent une attaque déloyale.
Ceux qui ont pensé à amener une serviette (c’est-à-dire tout le monde sauf Georges) se sèchent et nous repartons en direction de l’hôtel pour le déjeuner et nous préparer pour la cérémonie d’ouverture de l’OIM.
Il s’agit de la cérémonie pendant laquelle on prononce des discours, on fait défiler les équipes et l’on déclare l’ouverture de l’Olympiade.
Vous pouvez revoir la cérémonie ici.
Une fois encore, le trio Mano-Anatole-Oscar arrive le dernier au rendez-vous de 14h15, ce qui me ferait presque passer pour quelqu’un de ponctuel à côté.
Nous nous rendons à pied au “Oslo Concert Hall”, le lieu de la cérémonie.
Dans la grande salle, les élèves sont assis par équipes dans les premiers rangs, les chefs d’équipe adjoints sont assis à l’arrière, et à l’étage, pour la première fois depuis le début de l’OIM, nous pouvons apercevoir les chefs d’équipe. Les chefs d’équipe ont passé les 5 derniers jours à choisir les problèmes qui constitueront le sujet de l’épreuve. Ainsi, nous ne sommes pas autorisés à communiquer avec eux. Les leaders assistent donc à la cérémonie, mais en restant à distance des élèves et des adjoints. En attendant que la cérémonie démarre, le jeu consiste à repérer son chef d’équipe et lui faire des grands signes.
Nos élèves reconnaissent rapidement Vincent, mais à côté de lui, d’autres visages familiers se dessinent. Quelle surprise pour nos élèves de voir que trois de nos bénévoles, Anna, Baptiste et Théo, sont également présents aux côtés des chefs d’équipe !! En effet, ils ont été réquisitionnés pour le poste de coordinateurs indépendants, c’est-à-dire qu’ils participeront à la correction des copies de l’ensemble des participants (un processus sur lequel je reviendrai plus tard). Nous ne sommes donc pas autorisés à communiquer avec eux non plus, mais nous pouvons tout de même les saluer.
Autant dire qu’après avoir revu, même de loin, leur chef d’équipe à la JBMO, Anatole et Oscar ne répondent plus de rien, et leur première inquiétude est de savoir s’ils pourront lui parler pendant la semaine.
La cérémonie commence alors. La maîtresse de cérémonie, très enthousiaste, commence par féliciter tous les élèves pour leur présence à l’OIM car, il faut bien le rappeler, représenter son pays pour une compétition est déjà un véritable exploit et montre bien que les élèves sont au sommet de leur discipline. Place alors au discours du président de l’université qui, même s’il a du mal à détacher les yeux de ses fiches, déclare la compétition ouverte, sous un tonnerre d’applaudissements. Puis vient le discours du maire adjoint, peu prompt à l’improvisation lui aussi, qui nous dit à peu de choses près grosso modo en gros exactement la même chose que son prédécesseur. La maîtresse de cérémonie demande alors à chacun des intervenants quel est leur niveau en mathématiques, ce à quoi la réponse est souvent un rire gêné. On assiste ensuite à un magnifique spectacle de percussions avec lumière, largement plus convaincant que le laser show de “grenouille-man” de la cérémonie de l’an dernier.
Vient alors le discours du grand Geoff Smith, le président du comité d’organisation de l’OIM. Teinté d’une touche d’humour anglais, Geoff Smith nous assure que les exercices seront d’une grande qualité (oui… je connais cette théorie) et conclut par quelques mots en norvégien. Il est suivi par un discours déjà plus monotone de la vice-président du sponsor principal de l’OIM, puis par un morceau de musique déjà moins monotone joué au tuba.
Enfin le défilé des équipes. Imaginez une parade d’une centaine de pays, dans laquelle chaque équipe est appelée sur scène, est prise en photo, et à chaque fois les élèves sont applaudi par un millier de personnes. Voilà de quoi donner quelques émotions. Toutefois les émotions de Mano sont atténuées par une véritable frustration. En effet, Mano avait pour projet de défiler avec pas moins de quatre drapeaux français, une façon d’affirmer notre supériorité m’a-t-il dit. Toutefois, l’équipe n’était autorisée à passer qu’avec un seul drapeau, ce qui a fait complètement échouer son plan.
Une fois sortis de la cérémonie, on effectue encore quelques photos d’équipe supplémentaires.
Sur le chemin du retour à l’hôtel, où Anatole, Georges et Oscar continuent de me demander comment, pourquoi, où et surtout quand vont réapparaître Vincent, Baptiste, Anna et Théo, et restent sous le choc de leur surprise. Alec et Matthieu semblent déjà plus intéressés par les épreuves de demain. Nous filons effecteur quelques emplettes pour que les élèves aient de quoi grignoter pendant l’épreuve. Ils constatent avec embarras que leurs projets de casse-croûtes sont très vite limités par la taille du sac plastique dans lequel ils doivent mettre toutes les affaires prévues pour l’épreuve.
Pendant le dîner, on se met d’accord sur le point suivant : afin de respecter la volonté de tous, à la sortie des épreuves, les élèves pourront communiquer entre eux sur ce qu’ils ont résolu, mais ne souhaitent pas discuter du contenu des problèmes plus longuement. Les élèves vont ensuite se coucher de bonne heure (et de bonheur), Alec le premier, et Georges le dernier (il devait se remettre de sa défaite écrasante au jeu du Président), car le lendemain nous devrons nous lever vers 6h30, pour des épreuves à 8h30.
Lundi 11 Juillet : Première épreuve
Commençons par une petite citation mémorable de la veille : “le ridicule ne tue pas, et ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort, donc le ridicule rend plus fort. Mano, tu dois être aussi solide qu’Iron Man dans son armure !”. Et bien ce matin, au moment de descendre prendre leur petit déjeuner, les français se sentaient aussi puissants que les Avengers. Des Avengers pas très ponctuels cela dit, sauf pour Matthieu, alias Capitaine France, qui descend le premier. Il est suivi par Georges (notre Thor français) et Alec, alias Flash (oui oui je sais ce n’est pas un Avenger), et je ne mentionnerai pas les noms des trois retardataires, ils se reconnaîtront.
J’accompagne les élèves jusque devant le bâtiment où à lieu l’épreuve. Les élèves sont répartis dans quatre salles, ce qui à mon goût procure nettement moins de sensations que lorsque les élèves sont à 600 dans une seule et même salle. Un dernier discours pour rappeler les gestes d’hygiène (“écrivez toutes vos idées, rendez tous vos brouillons”) et pour leur donner un peu de courage (“vous allez prendre les problèmes et vous allez les fracasser”), et je les vois déjà disparaître derrière les portes du bâtiment, sans même avoir pu prendre une photo…
Je les retrouve à la sortie de l’épreuve : tous les élèves disent avoir résolu le problème 2, et tous sauf Georges pensent avoir le problème 1 également. Certains ont même pu donner des idées pertinentes sur le problème 3. Quelques discussions avec d’autres pays nous confirment qu’il s’agit là d’une bonne performance pour le premier jour. En tout cas, les élèves semblent très satisfaits de leur première journée d’épreuve.
Ils sont beaucoup moins satisfaits lorsque nous constatons avec embarras qu’il y a beaucoup trop de monde au buffet ce midi. Nous devons patienter presque une heure dans la queue avant de pouvoir nous servir, et Georges en profite pour me poser de nouvelles questions plus ou moins liées à mon pays natal : “est-ce que les habitants de la province du Luxembourg en Belgique ont un accent belge et un accent luxembourgeois ?”. Moins patients, Anatole et Oscar décident de commencer par le dessert puisqu’il y a moins de queue dans cette partie du buffet.
L’après-midi, l’équipe est dispersée, ce qui m’empêche encore une fois de pouvoir prendre des photos (je ferai mieux demain). On commence par une partie de loup-garou avec l’équipe belge. Puis Matthieu décide de défier les équipes allemandes et hongroises au billard, Alec continue son sport dans la salle de fitness et le reste de l’équipe part affronter dans une partie de foot les équipes du Mexique (ils ont perdu), de l’Ukraine et de l’Italie (ils ont gagné). Quant à Oscar, il participe avec moi à une partie de set qui nous occupera une bonne partie de cette fin d’après-midi. C’est l’occasion de découvrir que le Japon et le Canada sont particulièrement bien entraînés à ce jeu de réflexe (mais rassurez-vous, les français restent les plus forts à ce jeu).
L’après-midi passe très vite et il est déjà l’heure du dîner. On se rend dans un commerce pour acheter quelques bananes pour l’épreuve du lendemain, on dîne rapidement et je retourne dans les chambres pour vérifier que les élèves qui ne sont pas Alec, Georges et Matthieu se lèveront suffisamment tôt demain pour être à l’heure au rendez-vous cette fois-ci.
Mardi 12 Juillet : Deuxième épreuve
Cette fois-ci, tout le monde est prêt à 6h30, heure que l’on s’était fixée pour prendre le petit-déjeuner. Même si l’on est censé manger dans nos chambres, on trouve une petite table sur laquelle poser nos assiettes et l’on mange debout.
Nous nous rendons vers le lieu de l’épreuve dans l’un des premiers bus. Les élèves écoutent à peine mes derniers conseils et se dirigent rapidement vers leur salle. Très vite, il ne reste plus que moi et les autres chefs d’équipe adjoints venus accompagner leur équipe.
À la sortie de l’épreuve, je retrouve les six élèves. Tous disent avoir trouvé les deux premiers problèmes, qu’ils ont trouvés plus difficiles que ceux de la veille. La joie d’avoir fini la compétition et de pouvoir redescendre la pression, cumulée avec la satisfaction d’avoir bien réussi les problèmes, rend les élèves extatiques.
Pour être totalement comblés, il ne leur manquait plus qu’une chose : retrouver leur chef de délégation. Arrivés à l’hôtel, nous apercevons Vincent, accompagné de Théo, Baptiste et Anna.
C’est malheureusement le moment pour Alec de nous quitter, puisqu’il doit se rendre au Portugal pour une compétition de course d’orientation. Nous lui souhaitons le meilleur !
Pendant l’après-midi, les élèves effectuent diverses activités sensiblement similaires aux activités de la veille. Nous commençons par nous rendre dans la gigantesque salle de jeu à disposition des participants :
On y trouve des tables de jeux, des tables de billard, de ping pong, une salle d’arcade, un atelier de jonglage, des livres…il y a même des balles de foot mises à disposition. Matthieu reste pour sociabiliser avec les autres équipes tandis qu’Oscar, Georges, Anatole et Mano vont dans un parc pour jouer au foot. Vincent et moi les accompagnons et découvrons avec admiration que nos élèves n’excellent pas seulement en maths, mais aussi en sport. Georges marque un but de bourrin, Mano effectue une magnifique retournée en appui…
Anatole et Oscar effectuent aussi des belles figures, mais plutôt à la balançoire :
La balançoire finit par attirer le reste de l’équipe ainsi que Pierre-Akin de la délégation belge, où l’on échange des anecdotes, comme Mano qui nous raconte que son voisin pendant l’épreuve avait la mauvaise manie de chantonner à voix basse pendant qu’il réfléchissait aux problèmes.
Le soir, les élèves continuent de sociabiliser avec les autres équipes tandis que Vincent et moi entamons la correction des copies.
Mercredi 13 Juillet : Enfin les vacances
Aujourd’hui, l’équipe s’est divisée en deux groupes. Le premier, constitué des élèves et du guide, est parti visiter Oslo et ses alentours le matin et a rencontré la maire de la ville l’après-midi. Le deuxième, constitué de Vincent et moi, est parti visiter les copies des élèves et leurs alentours et a rencontré les coordinateurs des problèmes de la première journée.
Commençons par les élèves (et je remercie d’ailleurs Guillaume pour les photos et les résumés des activités) : ce matin, les élèves ont visité le musée du ski à Holmenkollen et notamment, la très grande rampe de saut à ski qui surplombe la ville d’Oslo. Vous ne serez en effet pas surpris de savoir que la Norvège excelle en sport d’hiver. La visite du musée fut assez courte pour Mano, Anatole et Georges, plus intéressés par la montée au sommet de la rampe à ski avec l’ascenseur prévu à cet effet. Oscar, Matthieu et Guillaume les suivent de près.
La vue imprenable sur la ville qu’offre le sommet de la rampe permet de constater une nature omniprésente dans la capitale, ce que ne manque pas de relever Matthieu, définitivement le plus sage de la bande, puisque, à ce que Guillaume m’a raconté, les hauteurs des lieux, si elles ont inspiré le vertige à Oscar, ont aussi inspiré les trois membres restants, qu’il est inutile de nommer à présent, pour faire des bêtises.
L’après-midi, les élèves avaient rendez-vous à l’hôtel de ville. Le bâtiment contient de nombreuses fresques, autant à l’intérieur qu’à l’extérieur.
Les élèves ont bénéficié d’un discours de la maire d’Oslo, sur la fierté d’accueillir des participants aussi brillants et sur leur rôle à jouer dans le futur. Ce genre de discours est particulièrement appréciable une fois que les épreuves sont terminées. Il y avait également un buffet à volonté sur lesquels les élèves se sont jetés, ce qui les a complètement désintéressés des explications sur les fresques et l’histoire de l’hôtel. Pour leur donner une excuse, le micro de la guide n’était pas complètement opérationnel.
Les élèves ont ensuite pu s’essayer au piano ou discuter avec les membres des autres délégations.
Du côté des coordinations…
Petit rappel sur le fonctionnement de la correction aux OIM : pendant les 4h30, les élèves écrivent leurs idées en français. Les copies sont alors scannées et lues par deux groupes de personnes. Il y a d’abord les chefs d’équipes (Vincent et moi) lisent les copies de leurs élèves et leur attribuent une première note, en accord avec un barème fixé à l’avance. Mais il y a aussi les coordinateurs indépendants. Pour chaque problème, il y a 12 coordinateurs indépendants, qui se répartissent les copies de tous les participants (chacun des six binômes va lire les copies d’un sixième de l’ensemble des pays), et leurs attribuent une note. Puis, pour chaque problème, les chefs d’équipe rencontrent le duo de coordinateurs qui s’est occupé de leur problème, ils comparent les notes attribuées et se mettent d’accord. C’est la coordination. Ces conversations permettent d’atteindre un bon équilibre entre la volonté des leader d’obtenir un maximum de points à l’aide des copies des élèves et d’interprétation plus ou moins avantageuses du barème et le besoin d’une correction impartiale.
Ainsi, Vincent et moi avons commencé à corriger les copies des élèves à partir d’hier soir, pour les coordinations des problèmes 1, 2 et 3 qui avaient lieu aujourd’hui. Le matin nous avons effectué la coordination des problèmes 2 et 3, et l’après-midi celle du problème 1. Le reste du temps, nous avons corrigé les copies des problèmes 4,5 et 6, que nous coordonnerons demain. Nous avons également pu revoir Anna, Théo et Baptiste, coordinateurs respectifs des problèmes 4,5 et 6 et bénévoles pour la POFM (bien sûr, ils ne corrigent pas les copies des français).
Comment font les coordinateurs pour lire des copies de pays dont ils ne parlent pas la langue ? C’est une excellente question, et Vincent et moi avons pu en obtenir une réponse partielle. En effet, cette année le problème 1 de l’OIM avait été inventé par Baptiste, et la tradition veut que le pays inventeur du problème X participe à la coordination des copies du pays organisateur sur le problème X. Nous avons donc dû, en plus des copies de nos élèves, lire les copies de l’équipe de Norvège du problème 1, qui sont évidemment écrites en Norvégiens.
Les heures de sommeil manquantes à Vincent et à moi commencent à se faire sentir, et nous montons nous coucher tôt, mais pas avant d’infliger une lourde défaite à Anatole et Mano, le duo fracassant (enfin fracassé ici), au Code Names. Je ne peux donc pas relater la fin de la soirée des élèves.
Jeudi 14 Juillet : Le jour de gloire est arrivé
Il est vendredi 15 juillet à 2h30 lorsque, après avoir passé 1h à relater les aventures de nos élèves en ce jour de fête nationale, mon ordinateur décide de crasher. Après être passé par toutes les étapes du deuil de mon compte rendu qui a complètement disparu, je fais le choix d’aller dormir, m’attendant à me faire lyncher par le reste de l’équipe pour un tel manquement à mon devoir.
Voici donc le compte-rendu des événements de la veille :
Aujourd’hui, c’était la deuxième journée de vacances pour les élèves et la deuxième journée de coordination pour Vincent et moi. Mais surtout, ce soir nous connaitrions enfin les résultats finaux avec les barres de médaille.
Petit déjeuner en équipe avant de nous séparer :
Du côté des élèves : (je remercie à nouveau Guillaume pour les photos et le compte-rendu de la journée)
Trente minutes séparent l’hôtel de Tusenfryd (qui signifie “mille joies” en norvégien), le plus grand parc d’attraction de Norvège, où les élèves vont passer la journée. L’équipe, amatrice de sensations fortes (on m’a même appris que certains élèves avaient un goût très prononcé pour l’équilibrisme), se dirige immédiatement vers les montagnes russes et leurs loopings séduisants.
Et là, c’est le drame. J’ignore si ce sont les montagnes russes qui inspirent à Oscar le besoin d’aller au toilette, mais le fait est qu’après un peu d’attente, Mano décide de partir à sa recherche, et c’est le moment où l’équipe perd Oscar et Mano pour le reste de la journée. Anatole, Georges, Guillaume et Matthieu décident de continuer la visite du parc, avec une nouvelle attraction, de nature aquatique. Assis dans un rondin de bois, ils effectuent un tour qui se termine par une pente raide et beaucoup d’éclaboussures (surtout pour Guillaume qui est à l’avant).
Pour l’attraction suivante, les élèves, munis de lunettes 3D, sont installés dans un module qui tourne sur lui-même et suit un parcours tout en écoutant l’histoire d’une aventure nordique. Cette histoire est très intéressante pour toute personne comprenant le norvégien, et donc particulièrement inintéressante pour l’équipe.
C’est le moment d’aller manger et reprendre des forces. Pour l’après-midi, malheureusement les attractions les plus attirantes sont aussi celles où il y a le plus de queue, et Matthieu renonce à la montagne russe qui fait le tour du parc et opte pour les autos tamponneuses avec Georges et Anatole. Je croyais qu’Anatole serait particulièrement doué pour cette attraction, mais c’était sans compter sa totale incompréhension du fonctionnement de l’auto : “j’ai pas trouvé la pédale pour avancer”.
La dernière attraction est aquatique à nouveau, au grand dam de Guillaume qui finit trempé à nouveau.
L’équipe est rejointe par Mano et Oscar en fin de journée et rentre au complet à l’hôtel, dans l’attente des résultats finaux.
Du côté des coordinations :
Pour Vincent et moi, c’est un autre type de montagnes russes qui nous attend aujourd’hui, mais tout aussi riche en émotion. Après un réveil particulièrement brutal, on révise notre plan de bataille pour la journée. On commence à 10h avec le problème 5, on poursuit à 11h avec le problème 4, 11h30 avec le problème 6 et cette après-midi, on participe à la coordination du P1 de l’équipe de Norvège.
Comme attendu, la coordination du problème 5 est compliquée. Il faut reprendre les raisonnements des élèves avec les coordinateurs, s’assurer que tous les cas sont traités, reconnecter le bout de la page 6 avec le bout de la page 13… ou suivre le chemin fléché indiqué par un élève resté anonyme sur sa page 2, sauf que plusieurs flèches partent d’un même résultat pour aller dans plusieurs directions différentes, et pas toujours les bonnes directions… bref le temps passe trop vite et nous sommes obligés de revenir voir plus tard dans la journée le binôme de coordinateurs (dont je souligne qu’il était très agréable de discuter avec eux). Au final, nous récupérons tous les points que nous voulions avoir.
Pour le problème 4, aucun problème, sauf pour la solution en géométrie dynamique de Matthieu, que les coordinateurs veulent revoir avec nous. On leur réexplique tout tranquillement, et ils acceptent cette solution complète, en soulignant qu’il est à la fois impressionnant de connaître cette technique mais dangereux puisqu’il ne faut pas supposer connues trop de choses non plus. Nous repartons tout content avec notre 7/7 pour chaque élève.
Pour le problème 6, encore une fois merci aux coordinateurs pour leur bienveillance, puisqu’ils nous accordent un point un peu inespéré pour Alec, et le point que nous voulions pour Mano.
La coordination de la Norvège se passe sans encombre, et à 16h nous sommes officiellement en vacances. On décide de fêter ça et d’aller se balader avec Anna, Baptiste et les coordinateurs et chefs d’équipe d’autres problèmes. Vincent et moi retrouvons Matin, le participant iranien au RMM qui avait passé l’épreuve à Paris avec les français en octobre et qui venait soutenir son équipe.
Le soir, nous retrouvons les élèves et célébrons avec eux leurs magnifiques scores. La tension est à son comble pour les barres de médailles. Pour se détendre nous décidons d’entonner la Marseillaise :
Le soir, nous avons rendez-vous avec l’équipe suisse dans un ma-gni-fique restaurant, et y retrouvons Kevin, ancien participant suisse aux OIM, qui travaille aujourd’hui chez JaneStreet.
L’équipe a été soufflée par la qualité des mets qui leur étaient servis. Malheureusement pour Vincent et moi, nous devons interrompre notre dîner pour nous rendre à la réunion finale du jury, pendant laquelle sont votées les barres de médailles. Les élèves peuvent, quant à eux, finir tranquillement leur dîner.
La réunion du jury commence par la lecture du rapport du commissaire, lu par le chef de la coordination avec un ton faussement monotone. Nous sommes ravis d’y apprendre le nombres d’allés et venues au toilette pendant l’épreuve, ou encore qu’un participant s’est endormi pendant 1h pendant l’épreuve.
Puis vient le moment du vote des barres de médailles, et je suis fier d’annoncer les résultats qui suivent pour l’équipe de France :
Nom | P1 | P2 | P3 | P4 | P5 | P6 | Total | Récompense |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Anatole BOUTON | 7 | 7 | 1 | 7 | 7 | 0 | 29 | Médaille d'argent |
Mano ÉTILÉ-ZÉPHORIS | 7 | 7 | 0 | 7 | 7 | 1 | 29 | Médaille d'argent |
Oscar FISCHLER | 7 | 7 | 0 | 7 | 6 | 0 | 27 | Médaille de bronze |
Alec LE HELLOCO | 6 | 7 | 2 | 7 | 5 | 2 | 29 | Médaille d'argent |
Georges TÉZÉ | 2 | 7 | 0 | 7 | 3 | 0 | 19 | Mention honorable |
Matthieu VOGEL | 7 | 7 | 2 | 7 | 2 | 0 | 25 | Médaille de bronze |
Total | 36 | 42 | 5 | 42 | 30 | 3 | 158 | 32 ème |
La France finit 32 ème et repart avec trois médailles d’argent, deux médailles de bronze et une mention honorable. Bravo à nos élèves, qui l’ont bien mérité. Il s’agit du fruit d’un gros travail individuel de préparation en amont, d’une forte détermination à se hisser au plus haut niveau, et surtout d’une réelle passion. Les copies témoignent d’une véritable ingéniosité dans les idées des élèves, mais aussi de la maitrise de techniques et d’arguments conceptuels particulièrement difficiles (demandez à Matthieu sa solution en géométrie projective dynamique au problème 4, ou à Anatole sa solution au problème 5 par une utilisation plutôt astucieuse du théorème de Zsigmondy).
Vendredi 15 Juillet : Cérémonie de clôture
Commençons par une petit jeu des sept différences (à comparer avec les photo d’il y a quelques jours) :
Pendant que les chefs d’équipe et les coordinateurs ont une excursion rien que pour eux, les élèves ont quartier libre et en profitent pour rattraper leur courte nuit de la veille, pour jouer au foot ou pour jouer aux cartes dans le hub.
Quant à moi, je suis convié par JaneStreet, avec les autres chefs d’équipe adjoints, à un déjeuner-buffet sur le toit d’un grand hôtel. L’occasion d’admirer la vue, de bien manger et de d’échanger sur les préparations olympiques de chaque pays.
Il est déjà l’heure de se rendre à la cérémonie de remise des médailles, à l’hôtel de ville. On peut la retrouver ici
À l’entrée de l’hôtel de ville, nous effectuons une dernier répétition pour voir si les élèves savent dans quel sens est notre drapeau.
La cérémonie commence par un duo piano/violoncelle et se poursuit par un discours de la maire d’Oslo, qui impressionne, tant par la justesse de son discours que par ses qualités d’oratrice.
Vient ensuite le recteur de l’université d’Oslo, avec un nouveau discours de qualité et qui nous propose de revoir en image les moments forts de cette Olympiade Internationale : un montage de vidéos tournées pendant le séjour avec notamment des extraits de la cérémonie d’ouverture, de leur journée au parc d’attraction, de la matinée d’épreuve et le tout ponctué par des interviews d’élèves (dont Mano). On peut alors tous se rappeler la magnifique semaine que l’on a passée tous ensemble.
Nous n’avons pas le temps de remettre de nos émotions, puisque Geoff Smith entre en scène et lance la cérémonie de remise des médailles.
On commence par afficher les noms des élèves ayant obtenu une mention honorable. Ce prix est remis à tous les élèves qui n’ont pas reçu de médaille mais qui ont résolu complètement au moins l’un des six problèmes. Cela nous rappelle que résoudre un problème d’OIM est déjà un exploit en soi, qui mérite d’être félicité, ce que nous ne manquons pas de faire à Georges lorsque son nom apparaît à l’écran :
Puis viennent les médailles. Le principe de la cérémonie est que les élèves sont appelés sur scène par groupe de dix, se voient remettre leur médaille puis se tournent vers le public qui les applaudit, en brandissant leur drapeau, ce qui occasionne souvent une compétition pour que son drapeau apparaisse devant le drapeau de ses voisins.
Malheureusement les élèves n’ont pas compris le principe, et font tout dans le désordre : ils arrivent sur scène, brandissent leur drapeau, se retournent, reçoivent leur médaille, se retournent à nouveau et rebrandissent leur drapeau. Ceci allonge un peu le temps de la cérémonie. Voici les photos des français (avec une qualité discutable certes) :
On remet également le prix Maryam Mirzakhani, prix décerné à la fille ayant obtenu le meilleur score de son continent.
Enfin, les élèves ukrainien, japonais et vietnamien ayant obtenu un score parfait de 42/42 à l’épreuve ont droit à une standing ovation du public.
La cérémonie se termine par la transition avec la prochaine Olympiade Internationale, qui aura lieu en juillet 2023 à Chiba au Japon. Le recteur en profite pour dire quelques mots en japonais, forçant le respect de la salle. L’équipe de la Norvège remet le drapeau de l’OIM à l’équipe du Japon et on nous propose une vidéo de ce qui nous attend l’an prochain (en revanche j’ai failli m’endormir pendant le discours de présentation du chef de la préparation olympique japonais, du fait de sa faible cadence).
À la sortie, on fait encore quelques photo d’équipe, dont une avec la Suisse :
Et maintenant, comme dit Vincent, comme le veut la tradition chez les gaulois lorsqu’ils terminent leurs aventures, il y a le banquet.
À l’intérieur, de la nourriture à volonté (pizza, hamburger, panacotta), de la musique à fond (sur laquelle Mano s’est laissé aller à quelques pas de danse), une totale désorganisation. À l’extérieur, Anna, Vincent, Philippe (chef adjoint de la Belgique) et moi improvisons un karaoké, qui, il faut bien l’avouer, peine à prendre, même si nous parvenons à pousser quelques membres d’autres équipes à pousser la chansonnette avec nous. Les belges en profitent pour subtiliser un drapeau, comme le veut la tradition (bon en fait ils ont demandé gentiment et le staff le leur a donné).
C’est le moment des adieux. Quelques numéros/adresses mails/instagrams/pseudos discord sont échangés et pour plusieurs, quelques larmes aussi, avec la promesse pour ceux qui le peuvent encore, de se revoir l’an prochain à l’OIM 2023. Les adieux sont particulièrement difficiles avec Guillaume, qui aura accompagné les élèves et veillé sur eux pendant tout le séjour, et qui nous a même laissés un petit cadeau à chacun.
Complètement épuisés par les émotions de la semaine, Vincent et moi montons nous coucher vers 23h, car le bus de demain part à 5h du matin. Les élèves, plus téméraires, continuent de s’amuser jusqu’au bout de la nuit.
Samedi 16 Juillet : Retour en France
Pas étonnant que je retrouve les élèves véritablement explosés le lendemain matin à4h30. Il me faut tambouriner à leur porte pour qu’ils se réveillent et m’ouvrent. 1h30 plus tard nous sommes à l’aéroport et nous nous débattons avec les machines automatisées en norvégien dont le rôle est d’imprimer nos billets et d’enregistrer nos bagages.
Georges est un peu déstabilisé par les consignes au moment de passer la sécurité, mais ça ne l’empêche pas de me poser quelques dernières questions avec Anatole. Petit jeu : à votre avis, qui a posé les questions suivantes pendant notre voyage de retour en avion (une question par élève) ?
“Est-ce qu’on peut avoir des grenades, le fruit, dans l’avion, ou est-ce que c’est interdit ?”
“À quoi ça sert le diplôme de participation à l’OIM ?”
“Pourquoi on ne peut pas avoir de pistolet en plastique dans l’avion ?”
“Tu penses que ça a coûté combien l’OIM cette année ?”
“Est-ce que tu penses que je peux être gare de St-Lazare en moins d’une heure une fois à l’aéroport ?”
Réponse : Les questions sont classées par ordre décroissant du nombre d’apparitions du prénom des auteurs dans le présent compte rendu.
Vincent et moi sommes fiers d’avoir accompagné des élèves si brillants mathématiquement, mais aussi si drôles, si pleins d’énergie, si forts en caractère et si passionnés. Nous ne sommes pas prêts d’oublier ce séjour en leur compagnie.