Onzième participation de la France à la JBMO, avec une équipe composée de Benjamin Zheng, Lancelot Choné, Pierre Akin  Dürrüoglu, Solal Pivron-Djeddi, Tristan Nguyen et Ukyo Nguyen, et encadrée par Théo Lenoir et Antoine Derimay. Le site web de la compétition est ici. Voici leur histoire.

Vendredi 23 juin : Départ vers Tirana

C’est le grand jour ! Rendez-vous à Châtelet à 6h45, le réveil a été dur pour tout le monde… En route pour l’aéroport, où nous arrivons sans trop de problèmes. Après un peu d’attente, et un achat de quelques viennoiseries, nous embarquons pour un vol vers Vienne, où nous arrivons avec un peu de retard. Le fait que nous n’ayons pas beaucoup de temps pour prendre notre avion vers Tirana nous fait un peu courir et nous en oublions de faire la traditionnelle photo de groupe. Qu’à cela ne tienne, nous la ferons à l’arrivée à Tirana, en Albanie.

Cependant, une fois à Tirana, la sortie de l’avion bien conditionné fut rude, avec une température à 34° et une bonne humidité par dessus. Par ailleurs, lorsqu’il est temps de récupérer les bagages, une certaine valise se fait désirer… Il s’avère que la valise de Tristan est restée à Vienne ! Une fois que les démarches nécessaires ont été faites, il était 15 heures, et nous n’avions toujours pas mangé. Heureusement, une navette nous attendait pour aller à l’hôtel, et à l’hôtel un repas nous attendait, il était grand temps ! Au menu, une soupe au thon, suivi d’un filet de thon avec de la purée, et un dessert dont le nom nous est inconnu, mais au goût tout à fait acceptable au demeurant.

Après le repas, nous partons dans nos chambres, ou plutôt dans notre chambre, car nos six membres de l’équipe sont dans la même chambre, qui est plus une suite qu’une chambre. Une fois la clim mise en marche, la seconde priorité est de se connecter au wifi, ce qui s’avère compliqué. Tous les autres participants de la JBMO avaient eu la même idée, et le wifi ne semble pas capable de tenir cette charge (c’est aussi pourquoi cet article ne vous arrive que maintenant d’ailleurs).

Il faut donc s’occuper autrement, par exemple en cherchant d’autres problèmes de shortlist, et espérer que les parents ne s’inquièteront pas trop du fait qu’ils n’ont pas de nouvelles, ou alors demander gentiment à quelqu’un qui a un forfait albanais de nous faire un partage de connection.

Nous nous enquerrons quant à la piscine, que nous avions vue sur le site de l’hôtel. Celle-ci ne sera malheureusement pas disponible ce soir à cause d’une soirée qui se déroulera à cet endroit là. Demain en revanche, ce sera une autre histoire…

Après quelques débats sur qui dort où et un planning de douche (ou bain !), il est temps de manger à nouveau, où nous revoyons Théo qui va (enfin) partir à l’hôtel des leaders. Nous nous reverrons brièvement lors de la cérémonie d’ouverture demain, puis après l’épreuve, qui est après-demain.

De retour dans la chambre, quelques jeux (Set, Gobbit) et discussions sur des sujets mathématiques, ainsi qu’un visionnage de vidéos de la chaîne YouTube de la POFM.

Les élèves se couchent tôt, car ils se sont certainement levés tôt aujourd’hui et sont fatigués, mais aussi parce que le jour de l’épreuve, le petit-déjeuner sera à 7h…

P.S. : Le déjeuner n’était pas du thon, Pierre Akin nous avait assuré que la blanquette de veau en question était du thon.

Samedi 24 juin : Le calme avant la tempête

Lever vers 8h, pour aller au petit-déjeuner, qui était en libre service ! Une fois rentrés dans les chambres, on vaque à ses occupations, qui comprennent plus de maths que le commun des mortels trouverait raisonnable.

Il est malheureusement rapidement temps d’arrêter ces activités, pour aller à la cérémonie d’ouverture, où nous revoyons Théo, mais de loin car il a vu les problèmes qui tomberont demain et pas nous. Après quelques discours, il est temps du défilé des délégations, avec leur drapeau.

Après un autre discours, la cérémonie est finie, et il est temps d’aller manger, puis après un peu de battement, d’enfin aller à la piscine ! En plus d’y avoir une piscine en extérieur, il y a des lits à l’ombre tout autour, pour ceux qui ne veulent pas/plus se mouiller.

Après la piscine encore plus de maths, et ceux qui veulent peuvent également aller dans une salle commune où on peut jouer avec des gens d’autres délégations.

Après le dîner, retour dans les chambres pour faire quelques parties de Mao avec nos nouveaux amis Moldaves, mais il est rapidement temps de se coucher, car demain il faut se lever tôt pour l’épreuve !

Dimanche 25 juin : La tempête

C’est le grand jour ! On se lève tôt, on mange rapidement et on vérifie bien qu’on n’a pas oublié son compas, ou les exceptions du théorème de Zsigmondy.

Après un trajet en bus de 20-25 minutes, nous arrivons à l’école Sami Frashëri, où l’épreuve se déroule. Après un peu d’attente, il est temps de laisser les élèves dans la salle pour composer le sujet : 4 heures 30 pour 4 exercices, un de chaque thème des maths olympiques (algèbre combinatoire, géométrie, théorie des nombres).

Au même moment, une grosse pluie s’abat sur Tirana. Au moins il fera plus frais aujourd’hui.

Une fois l’épreuve terminée, on échange un peu entre nous et avec d’autres équipes pour connaître leur ressenti sur le sujet, et qui pense avoir réussi quoi. Après un peu de temps, Théo a fini de débattre sur le barème, il peut enfin nous rejoindre !

Retour à l’hôtel en bus, où nous mangeons vers 15h. Après ça, repos, ou jeux ou conversations mathématiques avec les moldaves et aussi les grecs. Il y a aussi un film qu’on peut aller voir si on veut jusqu’au diner.

Après le diner il est temps pour les adultes de corriger les problèmes, et pour les élèves de continuer à s’occuper comme ils l’ont si bien fait jusqu’à présent. Après la correction, nous avons juste le temps de retourner jouer avec les élèves pendant un moment avant que Théo ne doive rentrer à l’hôtel des leaders et que les élèves ne doivent aller se coucher.

Lundi 26 juin : Les notes ?

Ce matin, il faut encore se lever tôt, car il faut prendre le bus à 8h pour aller visiter Tirana, certains de ses endroits historiques et de ses musées, pour occuper les enfants pendant que les adultes argumentent des notes avec les coordinateurs. Bien que le fabuleux auteur de cet article n’ait donc pas pu venir, les élèves (tout aussi fabuleux) ont accepté de prendre des photos de leur excursion peut-être que ce sera enfin bien cadré.

Des paysages urbains…

…et des effigies de Théo.

Lorsqu’ils rentrent, les adultes ont (déjà !) presque fini les coordinations (brillantes) pour donner plein de points à leur équipe. Après un peu de temps, les coordinations sont totalement finies, il est temps d’aller déjeuner, puis un petit debrief de la compétition, et de l’année en général. Petite sieste, et il est temps d’aller souhaiter à David (notre ami moldave) un joyeux anniversaire, d’abord avec un gâteau (et des pizzas), puis dans la piscine.

C’est pas tout ça mais la piscine ça creuse : il est temps d’aller manger. Ensuite, le jury délibère des barres des médailles. Verdict : un or, quatre argent, un bronze : une très belle année (probablement la meilleure) pour la France aux JBMO !

Nom	Problème 1	Problème 2	Problème 3	Problème 4	Total	Résultat
Lancelot Choné	10	9	4	0	23	Médaille d'argent
Pierre Akin Dürrüoglu	10	10	4	10	34	Médaille d'or
Tristan Nguyen	10	10	5	0	25	Médaille d'argent
Ukyo Nguyen	10	10	4	0	24	Médaille d'argent
Solal Pivron-Djeddi	10	10	5	0	25	Médaille d'argent
Benjamin Zheng	10	0	5	0	15	Médaille de bronze

Mardi 27 juin : les médailles !

On pensait qu’après la compétition on pourrait enfin se lever plus tard, mais ce n’est décidément pas le cas. Aujourd’hui, il est temps de faire une excursion à Berat, qui est à 2 heures de route de l’hôtel (qui est à Vorë). Le lever est à 6h30, pour un départ à 7 heures, avec donc deux heures de bus jusqu’à Berat.

La ville est historique, car elle est la première ville à avoir été fondée, dans l’entièreté des Balkans, vers -600. Initialement confinée à un château au-dessus de la vallée, les habitants sont progressivement descendus dans la vallée même, parce que l’eau est plus proche (étonnamment).

Nous visitons l’église orthodoxe du quartier de Gorica (à gauche sur la photo), qui est également très ancienne (IIIe siècle). Lorsque le gouvernement communiste abandonne l’entretien des églises et mosquées lors de la révolution culturelle dans les années 60, celle-ci est tombée à l’abandon, et a nécessité des rénovations en 1992 après le chute de l’URSS.

Après la visite de l’église, nous allons voir le château, ou plutôt ce qu’il en reste, à savoir pas grand chose : quelques murs par ci par là. L’entrée est tout de même en bon état :

On y visite un musée, mais on n’avait pas le droit de prendre de photos, donc vous en avez pas. En revanche, il y avait une vue panoramique sur la vallée, que voici :

Ensuite, un déjeuner pique-nique dans les environs, une petite promenade et il est temps de retourner vers le bus. Une fois rentrés, on a une heure ou deux pour prendre une douche (il fait chaud) et se faire beau, car c’est la cérémonie de clôture !

Celle-ci a lieu dans un centre culturel relativement récent, qui comprend à la fois une mosquée et une église orthodoxe en plus du reste.

La tension est… pas vraiment palpable, les élèves connaissent déjà leurs notes et les médailles qui y sont associées.

Après quelques discours d’officiels et une présentation de chacune des équipes, il est temps de recevoir les médailles durement gagnées, en commençant par le bronze et en finissant par l’or :

Il est temps de rentrer à l’hôtel, où il y a un “diner gala” de prévu, autrement dit un buffet avec de la musique.

Demain, pour une fois, il n’y a pas à se lever tôt, on peut donc aller se coucher quand on veut (si on veut se coucher tout court).

Mercredi 28 juin : le retour

Réveil à une heure raisonnable pour une fois, petit-déjeuner à 8 heures et quelques. Après, il est temps de ranger la chambre, ce qui n’est pas une mince affaire est aisé puisque la chambre est déjà très bien rangée par nos élèves exemplaires.

On vérifie qu’il n’y a plus de chaussettes sous les lits, toutes les valises sont faites, et on prend un bus vers l’aéroport. Tout se passe bien, de sorte qu’on arrive avec un peu d’avance devant notre avion.

Après un vol où on se demande qui ronfle le plus fort entre le moteur de l’avion et Théo, on arrive à l’aéroport en France, où tous nos bagages nous attendent !

Il est bientôt temps de se séparer, mais ce n’est que pour mieux se retrouver plus tard !